Bogolans et toiles de Korhogo : l’expression d’une culture

Publié le par leblog-afrikan-art

 

DSCF2397--800x600-.jpgBogolans du Mali et toiles de Korhogo de Côte d’Ivoire sont issus d’une même technique. Les artisans commencent par tisser le coton en étroites bandes blanches qui sont cousues ensemble en lés plus grands destinés généralement à la confection de vêtements. Des agents colorants d’origine végétale sont utilisés pour  la teinture ; ils donnent au coton une couleur jaune, ocre ou ocre-rouge. Les teinturiers du Mali et de Côte d’Ivoire ajoutent parfois de la potasse, pour préparer le bain de teinture traditionnelle, le « basilan ».
Au Mali, grâce à leurs propriétés antimicrobiennes, les tissus de coton teints en jaune ou en ocre-jaune étaient traditionnellement utilisés pour vêtir les garçons après leur circoncision et les filles après l’excision. Les vêtements des “détenteurs de la sagesse” (chasseurs, voyants, maîtres des masques) eux, étaient  généralement colorés en ocre-rouge sur un fond jaune.
Le “bogolan”, profondément enracinée au Mali, est une technique traditionnelle de teinture, dérivée du basilan. “Bogolan signifie « avec de la boue ». Dans cette technique, les Bambara (ethnie du Mali) dessinent un motif avec de la boue riche en fer sur un fond teint au préalable avec la technique du basilan. C’est cette boue qui, créant une réaction avec le basilan, donne la couleur noire. Les Sheynas de Korhogo (en Côte d’Ivoire) procèdent autrement : ils dessinent d’abord le motif par la technique basilan ; ils repassent ensuite une couche de boue sur les motifs, celle-ci noircit les dessins, le fond restant blanc, la couleur naturelle du coton.
toile-de-korhogo-grande-copie-2.jpgLes motifs obtenus sur le tissu bogolan ont une signification particulière. Les compositions les plus élaborées se rencontrent au Mali. Ce sont surtout les femmes qui pratiquent cette technique, en suivant les anciennes procédures. Les thèmes des dessins se rapportent aux cultures et aux communautés locales, à leur histoire, leurs mythes, leurs événements familiaux, la hiérarchie des groupes sociaux ; certains sont également dotés de pouvoirs protecteurs.
Cette activité de teinture est devenue, depuis les années 1990, une branche importante de l’économie artisanale du Mali. Les bogolan ont commencé à être commercialisés à assez petite échelle au Mali dans les années 1970. Ce commerce a pris de l’importance dans les années 1980. Depuis, plusieurs grands centres de production sont apparus : dans la ville de San, notamment. Ces textiles sont maintenant exportés en grandes quantités dans le monde entier.

Publié dans Artisanat Mali

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